Quand tondre une prairie
En Suisse, les prairies et pâturages secs sont un refuge pour la biodiversité et abritent 30 % des espèces du pays. En général, on utilise du bétail, dont parfois des chèvres, pour les débarrasser des buissons et arbustes. Mais il y a un problème. S’il y a trop d’animaux, le surpâturage et le piétinement abîment la prairie ; et si on limite le nombre de bêtes pour préserver la biodiversité, les broussailles prennent le dessus. Alors que faire ? Nous avons posé la question à Quentin Kohler, responsable des projets liés à la conservation de la nature pour A Rocha Suisse :
« Il faut une gestion manuelle soigneuse. Dans le passé, toute la famille et les villageois apportaient leur aide. Mais à cause de la déprise agricole, les fermes sont plus grandes et les agriculteurs ont moins de temps. Avec ce projet, nous essayons de reproduire le modèle traditionnel : nous recrutons de petites équipes de bénévoles qui viennent débroussailler une ou deux fois par an, pour une journée ou quelques heures. Tout le monde y gagne, les bénévoles qui passent un bon moment d’activité en plein air, les agriculteurs qui bénéficient de leur aide, et la prairie sèche dont la biodiversité est préservée ! »
Depuis 1950, on a perdu 90 % de ces prairies au profit de l’agriculture intensive, de l’urbanisation et de l’embroussaillement, mais ces huit dernières années, A Rocha Suisse a contribué à renverser la tendance grâce à des enquêtes sur la biodiversité et à la gestion de l’habitat. En 2017, ce travail a été élargi aux prairies humides, dans lesquelles l’équipe a éliminé des espèces invasives comme la verge d’or du Canada, Solidago canadensis.
Petite photo : Mélitée du plantain (Melitaea cinxia) par Quentin Kohler